jeudi 27 mai 2010

La SE et la Coupe du Monde de football





C'est presque devenu une tradition ! La SE intègre les dernières coupes du monde de football dans ses activités thématiques.

La justification s'impose parfois d'elle-même:
* en 2006, la coupe du monde avait lieu en Allemagne.
* en 2008, la coupe d'Europe avait lieu en Autriche et en Suisse.

Cette année, la coupe du monde de football a lieu en Afrique du Sud. Donc a priori on aurait pu penser qu'elle ne touchait pas les langues germaniques.

C'est sans compter sur le caractère pluriel de l'Afrique du Sud. L'un des objectifs de la Section européenne est justement de créer des situations d'apprentissage et de communication sur des thèmes plus internationaux bâtis sur une tâche et un projet pluridisciplinaire.
N'oublions pas que l'EPS est une des "disciplines non linguistiques" de notre établissement en terminale.

Nombreuses furent les personnes qui ont souhaité que le projet "WM 2006" ou "EM 2008" soit reconduit cette année avec la World Cup South Africa 2010. Initialement, on avait décliné la demande car on pensait que ce pays était plutôt lié à l'anglais. Mais, après réflexion, le professeur s'est souvenu avoir rencontré pendant un échange récent à Berlin une femme revenue de l'Afrique de Sud après son divorce. C'était pour elle une manière plus sûre de trouver un emploi.
En revanche, une partie de sa famille est toujours dans ce pays, et tous parlent l'allemand au quotidien et à l'école. Il y a une raison à cette minorité germanophone en Afrique du Sud.

On s'est donc fixé la première tâche de découvrir quelle est la présence allemande en Afrique du Sud aujourd'hui et pourquoi il y a des germanophones dans ce lointain pays.





La deuxième tâche sera plus ludique et pratique: regarder le match ou écouter les infos de la radio ou chercher sur le site de la FIFA (si possible tout en allemand) pour pouvoir inscrire le résultat des matchs le lendemain dans le tabelau (ci-contre).
Le tableau affiché sur le mur central du secrétariat où tout le monde passe est donc en allemand, avec un rappel sur le fait de langue 'usage des noms propres géographiques' en allemand et en anglais.

Nous fournirons également des documents sonores pour sensibiliser les élèves intéressés ou les visiteurs de la journée des portes ouvertes le samedi 29 mai 2010: un extrait de cours d'afrikaans pour des germanophones, un cours en anglais sur les clics et coups de langue typiques des langues de Namibie-Afrique du Sud, de la musique branchée de l'Afrique du Sud.


Voici quelques extraits des panneaux affichés dans le hall:



L’Afrikaans

Il est de souche néerlandaise, mais la mixité des colons (Dialectophones néerlandais, allemands, scandinaves, sud-africains) du Cap a provoqué de sérieuses modifications en conjugaison et déclinaison. Un Néerlandais a besoin d’une petite phase d’adaptation pour comprendre un Afrikaans à tous les niveaux. 95% du vocabulaire afrikaans est néerlandais.
On ne conjugue pas le verbe aux différentes personnes :
Afrikaans Nederlands Deutsch English
Ek is Ek ben Ich bin I am
Jy is Je bent Du bist You are
Hy is Hij is Er ist He is
Ons is Wij zijn Wir sind We are
Julle is Jullie zijn Ihr seid You are
Hulle is Zij zijn Sie sind They are

Afrikaans (Pour les verbes lopen, laufen, run)
Ek, jy, hy, ons, julle, hulle loop


En dehors des auxiliaires et des modaux, il n’y a qu’un temps passé : le passé composé
Un article pour toutes les situations : DIE (pas de genres, pas de nombres)


L’allemand d’Afrique du Sud
Il diverge également de l’allemand d’Europe pour les mêmes raisons que pour l’afrikaans (isolement de la patrie, influences extérieures et origine des colons allemands).

Le plus important des facteurs est que les colons furent majoritairement des Allemands du Nord qui a cette époque parlaient le Plattdeutsch (Bas-Allemand proche du néerlandais).
L’allemand sud-africain roule les R, palatalise le L et ne connaît pas le datif. De nombreux mots anglais et autochtones se mélangent à la langue.
Il existe encore des régions d'Afrique du Sud où l'allemand est la langue familiale de nombreuses familles. En général, elles sont bilingues car elles parlent également la langue officielle qui est l'anglais.

Les minorités allemandes historiques sont les
• Kapdeutsche
• Natalerdeutsche
• Kaffrariadeutsche
• Philippideutsche

Les missions du XIXème siècle jouèrent aussi un rôle important dans la présence allemande :
• Berliner Mission
• Hermannsburger Mission
• Herrnhuter Mission
• Rheinische Mission
• Deutsche Katholische Mission
• Schweizer Reformierte Mission

Les écoles allemandes en Afrique du Sud

Ecoles privées ou sous contrat d’Etat


Deutsche Schule Hermannsburg (créée en 1856)
Deutsche internationale Schule Kapstadt (créée en 1875)
Deutsche Internationale Schule Johannesburg (créée en 1890)
Deutsche Schule Pretoria (créée en 1897)
Deutsche Schule Durban (créee en 1971) Maternelle et Primaire




Ecoles primaires publiques


Harburger Schule
Deutsche Schule Kroondal
Lüneburger Schule
Michaelis Schule in Vryheid
Neu Hannover Schule
Wartburg-Kirchdorfer Schule
Wittenberger Schule

Public de ces établissements:



Les écoles sont généralement fréquentées par les enfants de familles germanophones. Mais, pour profiter de l’enseignement bilingue et du diplôme du bac allemand, elles s’internationalisent et accueillent de nombreuses nationalités.
La plus grande est celle de Johannesburg avec 970 élèves et 27 nationalités (http://www.dsj.co.za/site/ ). La plus ancienne est celle de Hermannsburg (http://www.hmbschool.co.za/)


Origine de cette présence allemande:


L'Afrique du Sud est certes une terre d'immigration appréciée des Allemands actuels, mais pour l'essentiel il s'agit d'Allemands issus de la colonisation qui s'est produite du XVIIème au XIX ème siècle.
Les germanophones se sont associés à la communauté boer néerlandophone, de même que les Huguenots français. Car le ciment de cette communauté pluriculturelle fut d'abord religieux: réformé pour les Néerlandais et Huguenots, luthérien pour les Allemands avec quelques cas de catholicisme.


Ils ont pris partei pour le combat des Boers, ont participé aux guerres d'indépendance contre les Anglais, il y avait des "deutsch-burische Freikorps" et les plus anciennes écoles allemandes ont eu dans leur rang des généraux et officiers boers de premier plan. ON peut dire qu'il a un destin commun avec la communauté néerlandophone, les deux étant le socle de la nuvelle communauté afrikaans. (En 1750, la communauté autonome du Cap, donc de la Compagnie des Indes, comptait 35% de Néerlandais et 35 % d'Allemands avec une répartition géographique assez précise)

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